Il y a un an, en Mayenne, près de Laval, Maxence Laze, 23 ans crée son entreprise dans la rénovation du bâtiment. Avec une particularité : tous les employés sont bien plus âgés que leur patron. Au départ, c’est pour aider sa mère, âgée de 49 ans et sans travail, qu’il reprend Euzenat Peinture. Depuis, il ne recrute que des salariés en fin de carrière.
LE JEUNE PATRON CRÉE SON ENTREPRISE POUR RECRUTER SA MÈRE
Tout commence avec une histoire de famille. Maxence, passionné de peinture commence son apprentissage à 17 ans et continue ainsi dans le métier du bâtiment. Quelques années plus tard, sa mère Christelle, âgée de 48 ans, qui a longtemps travaillé dans le même secteur, a des difficultés à reprendre une vie professionnelle après avoir eu un cancer. Bien qu’elle soit guérie et enthousiaste, aucun employeur ne retient sa candidature.
C’est donc pour elle que Maxence, devient entrepreneur avec la seule idée d’offrir à sa mère un emploi. Christelle devient sa première salariée mais l’aventure ne s’arrête pas là.
UN ENTREPRENEUR QUI FAIT DE L’EMBAUCHE DES SENIORS UNE PRIORITÉ
En Mayenne, ce sont 4 500 séniors qui sont en recherche d’emploi. Il décide donc de poursuivre sa lancée et et d’aider des salariés qui ont du mal à se positionner sur le marché du travail en raison de leur âge. Il embauche ainsi d’autres séniors dont les profils n’ont guère de succès auprès des entreprises.
Selon Maxence, « C’est un atout, un joker d’avoir un ancien sur le chantier. Le rendu est souvent mieux fait qu’avec un jeune ».
Cela lui donne l’idée de poursuivre dans cette direction et également d’aider des personnes dont l’avenir est incertain.
« Il a 59 ans. Cela fait 2 ans qu’il cherche un travail. Avec le nombre d’années qui vont lui manquer, il va se retrouver avec 600 euros de retraite. J’aimerais bien l’embaucher en CDI pour le protéger jusqu’à la retraite » poursuit Maxence.
Il embauchera également des personnes en qui ont eu des soucis de santé et qui ont du mal à se repositionner, comme Fabrice, ce peintre qui a une pile au cœur.
UNE ENTREPRISE PROFITABLE ET UN MODÈLE À IMITER
On peut dire que le modèle fonctionne : la société se porte bien et il y a un bon carnet de commandes !
En France, à peine plus d’un senior (55-64 ans) sur deux travaille. Le taux le plus faible de l’Europe, derrière le Royaume Uni, l’Allemagne et la Suède. Heureusement, certains chefs d’entreprise comme Maxence prennent des initiatives qui gagneraient à être dupliquées.
Il n’y a que les dirigeants, les DRH et leurs équipes ainsi que les cabinets de chasse qui pourront changer la donne. Alors comme le souligne Anne-Marie, 57 ans, en s’adressant aux entreprises : » Il y a encore du potentiel, on n’est pas foutu, il faut juste qu’ils pensent à nous ! »
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